Programme 2019

Au tour des jeunes pianistes

Une collaboration avec la pianiste Martine Laure et quelques-uns de ses étudiants au Conservatoire de Carcassonne.

Gabriel FAURE (1845-1924) Pavane
Joaquín TURINA (1882-1949)
Danse gitane, op. 84, no. 5, “Seguiriya”
Anthony SAPHON
Gabriel FAURE (1845-1924)
Introït – Kyrie
Offertorium
Sanctus
(extraits du Requiem)
Serge RACHMANINOFF (1873-1943)
Prélude en do dièse mineur, op. 3, no. 2
Quentin CARPENTIER
Ralph VAUGHAN WILLIAMS (1872-1958)
Toward the Unknown Region
Frédéric CHOPIN (1810-1849)
Fantaisie-Impromptu en do dièse mineur, op. 66
Marion NORMAND
Hector BERLIOZ (1803-1869)
L’adieu des bergers à la Sainte Famille
(extrait de L’enfance du Christ)
La mort d’Ophélie
(extrait de Tristia, op. 18) (chœur de femmes)
Le ballet des Ombres
Frédéric CHOPIN (1810-1849)
Ballade no. 1 in sol mineur, op. 23
Mathieu ÉDERLÉ
Alexandre BORODINE (1833-1887)
Danses polovtsiennes
(extraits de Prince Igor)

Ce sera au tour de jeunes et talentueux pianistes de s’exprimer en solistes ou accompagnateurs lors des concerts du Chœur de l’Aude. Quatre jeunes pianistes se prêtent au jeu de notre chœur.

Les oeuvres de Fauré, de facture classique, se distinguent par la finesse de leur mélodie ainsi que par l’équilibre de leur composition. Présentant de nombreuses idées originales, Gabriel Fauré est reconnu pour son génie harmonique, il est en outre considéré comme le maître de la mélodie française.

C’est Lindor ! c’est Tircis ! et c’est tous nos vainqueurs !
C’est Myrtil, c’est Lydé ! Les reines de nos cœurs !
…. Faites attention ! Observez la mesure ! …..

Véritable portrait musical, il eut été dommage que Gabriel Fauré n’ajoute, à la demande de la comtesse Elisabeth Greffulhe, une partie pour chœur mixte sur un texte de Robert de Montesquiou-Fezensac, cousin de celle-ci.

Œuvre toute différente, le Requiem op.48 de Fauré fût composé peu de temps après la disparition de ses parents. C’est une oeuvre plutôt apaisée, lumineuse. Par ses fonctions à la paroisse de la Madeleine à Paris entre 1877 et 1905 (maître de chapelle puis organiste), il est amené à accompagner des offices, diriger des chœurs. C’est dans ce cadre qu’il envisage la composition d’un requiem dont l’écriture s’étale sur plusieurs années (1888-1900). S’il correspond à l’époque où Fauré perd coup sur coup son père puis sa mère, il ne semble pas avoir été composé pour une intention particulière. Fauré écrivit plus tard : « Mon Requiem a été composé pour rien… pour le plaisir, si j’ose dire ! ». Il témoigna également à propos de l’esprit de l’œuvre : « Mon Requiem, on a dit qu’il n’exprimait pas l’effroi devant la mort. Quelqu’un l’a appelé une berceuse de la mort. Mais c’est ainsi que je ressens la mort, comme une délivrance heureuse, plutôt que comme un passage douloureux ».

Il y a 60 ans mourait Ralph Vaughan Williams. Ce compositeur anglais, auteur d’une œuvre riche et variée, est malheureusement peu chanté en France et quelque peu oublié aujourd’hui. Aussi le chœur de l’Aude a inscrit à son répertoire « Toward the Unknown Region ».   Cette pièce d’accompagnement intitulée « Vers la région inconnue » est un poème de l’américain Walt Whitman (1819-1892) publié dans Leaves of Grass. Répondant aux strophes visionnaires non sectaires de Whitman et à la liberté de ses vers Vaughan Williams fut l’un des artisans du renouveau de la musique britannique au XXe siècle.

L’Enfance du Christ n’est pas vraiment un oratorio au sens traditionnel du terme ; pourtant, la fraîcheur en parfaite adéquation avec ce sujet et la liberté qui souffle sur cette œuvre en font l’un des monuments du romantisme français .
C’est le 12 décembre 1850, qu’ Hector Berlioz (1803-1869) présente au public parisien un Adieu des bergers à la Sainte Famille, fragment pour chœur d’un mystère, La Fuite en Égypte, composé en 1679 par l’inconnu Pierre Ducré, maître de musique à la Sainte-Chapelle de Paris. La naïveté touchante des mélodies, les douces couleurs du chœur ne manquent pas d’émouvoir le public parisien. Ayant enfin la reconnaissance parisienne qu’il attendait, Berlioz dévoile qu’il est en réalité le compositeur de la pièce. Sans être un fervent pratiquant, Berlioz a toujours gardé de charmants souvenirs des naïves messes de son enfance à la Côte-Saint-André.

Hector Berlioz fut profondément bouleversé par le théâtre de Shakespeare dont l’œuvre devint une source importante d’inspiration pour les romantiques.
Assistant en 1829 à des représentations d’Hamlet et de Roméo et Juliette au théâtre de l’Odéon à Paris il en fut marqué à vie, tomba follement amoureux de l’actrice anglaise Harriet Smithson, qui interprétait alors les rôles d’Ophélie et de Juliette et finit par l’épouser.

Auprès d’un torrent Ophélie – Cueillait, tout en suivant le bord, – Dans sa douce et tendre folie, – Des pervenches, des boutons d’or, – Des iris aux couleurs d’opale, – Et de ces fleurs d’un rose pâle – Qu’on appelle des doigts de mort.

L’on poursuivra avec Le Ballet des ombres : ronde nocturne. – Sur un poème d’Albert-Marie Du Boys, d’après Johann Gottfried von Herder composé entre fin avril et décembre 1829.

Passage très connu de la musique russe, les Danses polovtsiennes ont été composées par Alexandre Borodine (1823-1887). Bien que ce soit difficile à croire à l’écoute de ce morceau, Borodine était autodidacte et se qualifiait lui-même de « compositeur du dimanche », trop accaparé par son travail de professeur de chimie et sa famille.

Il s’agit là d’un extrait de l’opéra Le Prince Igor. L’histoire se déroule en Russie, en 1185. Après plusieurs pillages perpétrés par les Polovtsiens, le prince Igor part en campagne avec son fils Vladimir contre la tribu tartare menée par le khan Kontchak au Nord de la mer Caspienne, où se déroule l’histoire de cet opéra. A l’époque romantique, il était courant de s’intéresser aux thèmes musicaux nationaux et populaires, comme ont pu également le faire Chopin, Brahms et Liszt. Malheureusement, Borodine fut emporté par un infarctus à 54 ans avant d’avoir pu terminer cet opéra et ce fut Rimski-Korsakov avec l’aide de Glazounov, qui l’acheva.

Profitez de cette musique aux accents russes si puissants…….